Deuxième remplissage — un autre pas en avant pour commencer d’en finir avec l’équation inéquitable (86%=0%) du Nil pour l’Éthiopie
Was the visit in 1965 by Hailé Sélassié of the Grande Dixence dam in Switzerland decisive in the development of a similar project on the Blue Nile? Was the emperor hoping to get insights from the neutral alpin country when all others were unwilling to help? A lot seem to indicate to the affirmative.
The main (unofficial) reason of his stay in Switzerland in 1965 appears to have been the visit the Dixence dam which was just inaugurated in 1961. This article recalls the emperor’s visit in 1965 as Ethiopia started the second filling of the Grand Ethiopian Renaissance Dam (GERD) in July 2021.
La visite en 1965 par Hailé Sélassié du barrage de la Grande Dixence en Suisse a-t-elle été déterminante dans le développement d’un projet similaire sur le Nil Bleu ? L’empereur espérait-il obtenir des conseils d’experts helvètes du pays alpin neutre alors que tous les autres alliés lui tournaient le dos?
Tout semble indiquer l’affirmative. La principale raison (non officielle) de son séjour en Suisse en 1965 semble avoir été la visite du barrage de la Dixence qui venait alors d’être inauguré en 1961. Cet article rappelle cette visite de l’empereur en 1065 alors que l’Éthiopie vient de commencer le remplissage du réservoir du Grand Ethiopian Rennaissance Dam (GERD) en juillet 2021.
“Quelles pouvaient être les pensées du roi des rois, Hailé Sélassié, à la vue du barrage de la Grande Dixence en Suisse”, relate un article de la Radio Télévision de la Suisse Romande (RTS) daté du 2 novembre 1965. Plus d’un demi-siècle plus tard, en juillet 2021, les petits enfants du souverain, déterminés à mettre fin à une injustice séculaire sur les droits de l’Éthiopie sur le Nil, ont débuté le deuxième remplissage du réservoir du Grand Ethiopian Rennaissance Dam (GERD) sur le Nil bleu sans grand dam à l’Égypte et au Soudan.
En effet, ce 6 juillet 2021, l’Éthiopie a annoncé le début du deuxième remplissage du réservoir du GERD. Le barrage est un symbole de renaissance, de fierté et d’unité pour les éthiopiens, la réalisation d’un rêve ancestral de toute une nation, ancré dans l’esprit de tous les souverains abyssins dont Hailé Sélassié qui avait visité le barrage de la Grande Dixence dans le canton du Valais en Suisse, fraichement inaguré en 1961.
Ce deuxième remplissage s’effectue alors que l’Éthiopie subit d’énormes préssions de la communauté internationale, certains liées de près ou de loin à ce projet de developmement pour sa population dont 60% n’a pas accès à l’électricité.
L’année dernière en 2020, après avoir mêlé le gouvernement des États-Unis dans les négociations, puis saisi le conseil de sécurité des Nations Unies, l’Égypte s’était enfin mis d’accord sur la proposition de l’Éthiopie de régler ce problème africain sous l’égide de l’Union Africaine.
Cette année, le gouvernement d’Abdel Fattah al-Sissi a saisi le conseil de sécurité des Nations Unies, cette fois avec l’appui de la ligue arabe. Les membres du Conseil ont clairement indiqué que les négociations devraient se poursuivre sous les auspices de l’Union Africain, telle que l’a expliqué dans un discours historique le Dr Selechi Bekele, ministre éthiopien de l’Eau, de l’Irrigation et de l’Électricité. Le GERD étant un projet de développement et de coopération régionale, il n’a ni lieu ni place dans l’agenda de la plus haute instance onusienne traitant de paix et sécurité.
Alors que la presse internationale y compris les médias francophones continue leurs récits évoquant le GERD comme le barrage de la discorde, de la guerre de l’eau, la construction avance à toute allure. Rivés sur une rhétorique conflictuelle, beaucoup de médias survolent à peine les nombreux bénéfices pour l’Égypte et le Soudan découlant gratuitement de ce projet de développement et de coopération régionale, entièrement financé par des fonds publics éthiopiens.
Toujours est-il, les éthiopiens restent déterminés à mettre fin à l’injustice séculaire sur l’utilisation des eaux du Nil et corriger l’équation inéquitable 86%=%0 sous le principe d’utilisation équitable et raisonnable.
Lire l’article intitulé “86% = 0% : pour commencer d’en finir avec l’équation inéquitable du Nil pour l’Éthiopie” de juillet 2020 par Kitaw Yayehyirad Kitaw